Se préparer avant une entrevue. Ça semble si évident! Tout le monde le dit, mais la réalité est que, rares sont ceux qui arrivent réellement préparés. En fait, une grande partie du problème semble venir du fait que peu de personnes comprennent réellement ce qu’elles peuvent faire concrètement pour se préparer avant une entrevue, surtout lorsqu’il y a peu d’informations disponibles sur le poste.
Chez Proforce, j’explique toujours ces quelques conseils aux candidats que je rencontre. Ce sont des stratégies que tous peuvent appliquer, même ceux qui sont intimidés par les entrevues ou qui sont plus gênés de “se vendre”.
Comme un candidat bien préparé est encore rare, suivre ces quelques conseils vous donnera une longueur d’avance inestimable sur vos “compétiteurs”. Dans quelques lignes, vous serez en mesure de faire une très bonne impression sur votre prochain interviewer, que vous soyez le plus dynamique du monde ou le plus timide.
Faites vos recherches sur l’entreprise et/ou l’industrie
GOOGLE IT. C’est vraiment important, et si souvent oublié. Se renseigner sur l’entreprise vous donne du matériel que vous pouvez utiliser pour « séduire » l’employeur en démontrant votre initiative et vos points communs. La grande majorité des compagnies ont beaucoup d’information de grande valeur accessible en ligne : les valeurs d’entreprise, la hiérarchie et les employés, des articles/publications, des rapports annuels, même leurs états financiers.
Le fait d’être informé sur ce genre de communications démontre un intérêt et potentiellement une compréhension rassurante pour l’entreprise. Ce que vous choisissez de mettre en lien avec votre candidature vous donne également une chance de prouver un lien concret entre vos valeurs/expériences et l’organisation. Connaître la compagnie et son actualité permet aussi de poser des questions sur les projets ou les tâches et, par le fait même, prouver votre expertise. Au final, tout est une question de FIT!
Planifiez une tenue vestimentaire appropriée
Oui, même si c’est pour une compagnie “jeune” et “relaxe” où vous ne porterez sans l’ombre d’un doute jamais de veston/cravate. Oui, même si un outfit plus extravagant représente mieux votre personnalité. Oui, juste au cas.
Au cas où, une des personnes qui vous passent en entrevue n’est pas aussi flexible que la compagnie l’est réellement. Au cas où, un autre département/niveau hiérarchique participe aussi au processus d’embauche et qu’avec eux, ça ne passe pas. Juste AU CAS.
Dites-vous simplement ceci: tout le monde ayant leurs propres goûts, références culturelles, valeurs, il très facile de porter un jugement péjoratif sur n’importe quelle tenue. Vous serez jugé selon l’impression donnée dans les premières secondes. Bien que l’habit ne fasse pas le moine, il est beaucoup plus facile de porter un jugement péjoratif sur un habillement qui sort de la norme. Et la norme, c’est quoi? Chemise, veston, des couleurs sobres, un look soigné au niveau du visage et des cheveux, et un parfum léger, si parfum il y a.
Préparez-vous à qualifier et quantifier vos expériences
Voici un merveilleux exemple que l’on donne souvent chez Proforce. Deux candidates passent une entrevue pour un poste de secrétaire. Elles détiennent sensiblement la même expérience.
L’employeur demande à la candidate A de décrire les tâches de son emploi précédent:
«Je répondais aux appels sur la console, j’accueillais les clients, je recevais et triais le courrier…»
Un peu plus tard, la candidate B répond à la même question:
«Je répondais à plus de 50 appels par jours, je devais effectuer le transfert d’appel sur une console de 7 lignes différentes, je devais accueillir chaleureusement une dizaine de clients par jour, je recevais en moyenne 125 lettres par semaine et devais diviser le tout entre 7 départements…»
En présentant la même expérience que son adversaire, la candidate B s’est démarquée car elle a su quantifier et qualifier ses tâches. Elle concrétise ses capacités et leur donne vie. Peut-être la candidate A répondait-elle à encore plus d’appels par jour, mais on le saura jamais formulé de cette façon! Lorsque vous parlez de vos expériences précédentes, prenez le temps de parler du combien, comment, plutôt que simplement du quoi.
Réfléchissez à des réalisations/accomplissements à mentionner
Il est possible qu’un interviewer (qui n’est pas un recruteur professionnel) ne vous pose pas spontanément ce genre de question. Pour moi (recruteur professionnelle), c’est un sujet qui doit être absolument être abordé si vous désirez montrer à un potentiel employeur votre réelle valeur en tant qu’employé. Donc, si la question n’est pas explicitement posée, mentionnez quand même des accomplissements de votre parcours.
C’est quoi un accomplissement? Si on veut s’en tenir à une définition sûre, on parle d’un accomplissement lorsqu’il est question d’avoir ajouté de la valeur à votre ancien employeur. Cela peut être par avoir fait gagner de l’argent à l’entreprise de façon exceptionnelle (dépassement des objectifs de vente, croissance importante de votre département) ou bien avoir permis d’économiser des coûts et/ou du temps (optimisation des ressources, changement de processus). Aussi simple que ça.
En donnant vos exemples, assurez-vous qu’ils soient soutenus par des données quantitatives. Attention aux affirmations du genre: «fort travailleur», «quelqu’un qui ne compte pas ses heures», «aime le travail d’équipe». Assurez-vous de pouvoir justifier vos accomplissements par des chiffres, une situation, des résultats. Sinon, ce n’en est pas un.
Trouvez votre défaut/faiblesse (autre que perfectionniste)
Pour vous aider à bien répondre à cette question, je vais d’abord vous révéler sa raison d’être. Lorsqu’un recruteur ou interviewer vous questionne à ce propos en entrevue, il ne cherche pas vraiment à connaître vos vilaines habitudes, mais tente plutôt de comprendre comment vous surmontez l’échec. Donc quand vous entendez défaut ou faiblesse, répondez avec un échec.
L’échec est humain, et peut être très constructif si on le laisse nous faire grandir. Avouer un échec ou une faiblesse démontre humilité et assurance, en plus de vous donner une occasion d’expliquer comment vous avez réglé un problème, vous vous êtes amélioré ou vous compensez ailleurs. Les employeurs savent que personne n’est parfait, alors profitez en pour jouer la carte de l’honnêteté et orientez vos réponses sur les solutions.
Identifiez les aspects de vos anciens emplois qui vous plaisaient moins
C’est normal de ne pas être enthousiaste envers 100% des aspects de son métier, et vous ne devriez pas masquer ce côté de votre candidature. Même si vous pensez que ça ne représente qu’une mince partie de l’emploi, vaut mieux être transparent au cas où les besoins changent, et que cela passe à 50% de la semaine de travail. Encore ici, il s’agit simplement d’en parler de façon constructive: “ce n’est pas ce que je préfère du métier, mais ça ne nuit pas à ma passion pour mes autres tâches, ça fait parti de mon travail”.
Exemple. Un super bon vendeur me dit moins aimer la partie administrative de son emploi où il est question de faire des rapports, car il est quelqu’un de très dynamique, mais qu’il n’en manque jamais un. C’est normal, et ça ne mine pas du tout ses chances d’embauche auprès d’un employeur qui cherche des représentants proactifs. Cela pourrait lui nuire dans le cas d’un employeur à la recherche d’un gestionnaire de compte rigoureux. Mais cette seconde opportunité ne répond sûrement pas aux besoins de notre cher vendeur.
Je termine en insistant sur l’importance de rester vous-même en entrevue. Toutes ces techniques ne font que mettre en valeur le travailleur que vous êtes réellement et celui-ci se vendra de lui-même. Vous n’avez pas à mentir ou prétendre être quelque chose que vous n’êtes pas en entrevue. Si vous décrochez un emploi sur des bases artificielles, vous vous retrouverez avec une situation qui ne vous convient pas et serez le premier à être déçu. Et puis, en essayant de dire ce que l’employeur veut entendre, on peut tout aussi bien se tromper sur ce que celui-ci recherche et passer à côté d’une belle complicité.